De liberta

La gangrène qui ronge le monde post-moderne, c’est la modernité. J’entends par modernité les actions successives ayant conduits l’Homme à son émancipation de lui-même. L’Homme post-moderne porte un deuil multiple. D’une part, le deuil de l’idée de Dieu, depuis Nietzsche comme se plaisent à le dire les incultes. Le second deuil est celui des grandes guerres, et, sous couvert de devoir de mémoire, ce deuil semble ne jamais atteindre de fin. Face au constat de son inhumanité, l’Homme a pris peur de lui-même et de l’autre. Depuis, on apprend dans les manuels scolaires comment les guerres se sont succédées, comment elles se sont déroulées, priant pour que rien ne se répètent. Mais quand apprendrons-nous vraiment la paix ?

Le vrai problème c’est sûrement cette course à la liberté dans laquelle le monde occidental s’est enfermé au XXème siècle. Féminisme, mai 68 et toutes autres actions en faveur de la liberté. Au final, la vieille génération du début du XXème siècle a conservé une morale teintée de religion qu’elle a transmise bon gré mal gré à la génération suivante. Celle-ci au tournant des années 50, et sur appui du progrès technique (photo, vidéo, télévision, cinéma, jusqu’à internet) a annihilé toute idéologie, au profit d’une idée de la liberté. En découla une génération nihiliste, laissant s’entasser les problèmes les uns sur les autres, sous prétexte de liberté toujours. Partout, tous prônent la liberté, sans en avoir même un embryon de définition. Aujourd’hui encore sous couvert de liberté, on tue des Hommes (cf pendaison de Hussein).

La génération suivante hérite donc d’un siècle de lois toutes plus libertaires les unes que les autres, et, au final, n’en deviennent que liberticides. On ne peut que faire le triste constat de leur échec quant à la décadence ou « crise de la culture » d’un monde en déclin comme la nommait déjà Merleau-Ponty.

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