10 plagues

Comme une odyssée folle au cœur de l’œil du cyclone,

Comme le tourbillon irréfrénable d’un grain de sable dans une clepsydre

Un simple pantin du Destin, envoyé parmi  les clones

Là où chacun doit trancher la tête de son Hydre.

 

La folie, tous les soirs, je la vois derrière la fenêtre

Elle me guette, elle attend l’heure à laquelle

Elle pourra sucer la moelle de mon être.

Un pantin sans manivelle.

 

Tous les anges des cieux pleurent leur désespoir aujourd’hui

Hier, deux amants se sont endormis sans un bruit.

La pluie s’abat comme une ultime plaie

Et vient chauffer à blanc toutes les plaies.

 

Ici, les bêtes voleuses de sang dérangent et créent des démangeaisons

Que l’on aime gratter, bien fort, à en oublier de croire aux oraisons.

Furies, harpies voltigeant dans les cieux,

Vous ne serez jamais dignes de Dieu.

 

Les grenouilles de la nuit jusques au soir

Croassent aussi fort que d’autres au mouroir.

Sans une seule interruption, elles chantent des litanies

Qui rendrait fou tout saint esprit.

 

Tous ces démons, la chaleur et l’humidité

Vous marque la peau de gros ronds rouges

Qu’il faut porter avec humilité

Espérant la Mer Rouge.

 

Et les eaux ici sont chargées de latérite

Emportée par les rivières jusques aux océans

Comme frappées par une météorite

Les eaux sont rouges comme le sang.

 

Les brebis que l’on mène à l’abattoir

Les carcasses, les charognes au bord du trottoir

Et même les charognards carnassiers volant tout là-haut

Sont autant de plaies qu’ici on porte sur le dos.

 

 

Et ces mots sont peut-être soufflés par la sauterelle d’hier

Jouant sur la lampe un jeu d’ombres et de lumières.

Peut-être sont-ils vomis par la pluie

Qui ne cesse plus d’alourdir mes ennuis.

 

Et même si j’ai perdu le premier nouveau-né,

Le premier amour entre deux esprits mal-nés

Me fait encore croire à une terre sacrée

Bien loin de l’Egypte et de ses dix plaies.

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