Puisque tu aimais faire des vers
Et qu’ils ont fini par t’avoir
Permets-moi mon autre grand-père
De te dire encore au revoir.
La dernière fois que je t’ai vu,
C’était quelques jours avant que
Tu ne passes de l’autre côté, inaperçu
Ce jour-là, tu m’as raconté que
Je devais être fier, que j’avais raison
Dans le calme feutré de ta petite maison.
Ce jour-là, tu m’as remis debout,
Comme lorsque j’étais enfant
Et que je me roulais dans la boue
Tu as tant su soigner mon âme de garnement.
J’ai appris il y a peu que quand on devient grand
On s’inspire de modèles primitifs.
Je me demandais souvent, duquel donc de mes parents
Je tenais mon goût pour la littérature et les arts naïfs.
Jusqu’à ce que je comprenne que mon enfance
Je l’ai passée auprès de toi, de vous, dans votre hutte d’abondance.
Aujourd’hui j’ai grandi,
Mais j’ai souvent une pensée émue
Pour le bon-vivant que j’avais connu
Et qui a rejoins le paradis.