J’ai tant envie d’y croire. Croire que le plus dur est derrière, que j’ai enfin trouvé le Graal et que je vais pouvoir respirer. J’aimerai aimer et que ça ne me torde pas le cœur comme dans un vieux pressoir à vin dont le nectar est trop amer. Dans la dernière tempête, j’ai brisé un mât, et j’ai bien peur que ma force ne suffisent pas à gonfler ce qui reste de voile.
Et le mutisme m’exaspère, j’ai envie d’hurler, de remonter le temps et de l’arrêter. Tout semblait si parfait. Me serais-je encore bercé de chimères ? Avec ces parfums qui vous enivrent l’esprit à vous faire perdre la raison. J’ai envie de pleurer depuis mon retour en terre hostile. Je n’ai pas vraiment le goût à dialoguer, je voudrais simplement retrouver celle qui fait tant battre mon cœur aujourd’hui.
Tout était si parfait. Des rires vrais, des conversations profondes, des regards complices, des sorties culturelles, de l’érotisme sensuel.
Et puis plus rien.
Icare, rappelle-toi de ne pas brûler tes ailes.
Et puis, par moments, je me résonne. Je me dis que tu portes peut-être ce bijou que je t’ai offert. Que de toute manière tu es une indépendante, que tu as un planning chargé, et que de toute manière, je suis parti loin de toi.
La vraie question est vais-je pouvoir t’attendre sans me rendre malade ? Des matins j’en suis sûr, d’autres comme aujourd’hui non. Il suffirait peut-être simplement que je pleure pour évacuer tout cela.
Peut-être que je suis grognon car j’ai cauchemardé toute la nuit, me réveillant par sursauts, cherchant ton corps contre le mien. Baby please, come back to me.