Alice ou Peter, c’est du pareil au même. C’est le refus de la vie réelle, le refuge dans l’onirisme. Et puis, il faudrait être fou pour faire encore des vers après vingt ans. Il faudrait être partiellement dérangé pour fuir le réel passé cet âge. C’est la symphonique des névroses assemblées entre elles et qui résonnent sempiternellement.
Catégorie : POESIE EN PROSE
La légende des flammes jumelles
La légende raconte que nous sommes initialement deux flammes, séparées au moment de l’incarnation.
Parfois, votre alter ego, votre moitié d’âme, a atterri non loin de vous, sur cette bonne vieille planète Terre.
Parfois, la distance entre les deux hémisphères est telle, qu’il faudrait parcourir le Monde entier pour se retrouver.
J’ai toujours su, au fond, que j’étais de la deuxième école. Et mon intuition ne me trompe guère.
J’ai donc décidé de parcourir la Sphère Bleue, pour me trouver moi-même, pour la rechercher.
Il semble que j’ai eu raison de poursuivre mes chimères, car il semble que ce soit bel et bien à l’autre bout du Globe que j’ai retrouvé la flamme qui complète mon feu.
Manque de chance, ce n’était peut-être pas encore le moment, juste des prémices. Alors il faudra encore, et encore, que je parcours le Monde, jusqu’à te retrouver, jusqu’à nous rejoindre, nous étreindre.
Et puis, de toutes les façons, j’ai encore de la route à faire avant de me trouver complètement.
Et je sais à présent que de l’autre côté de l’Azimut, nous serons deux, nous serons beaux, nous serons heureux, ad vitam, comme dans mes rêves les plus fous.
Les rêves sont faits pour être rendus vrais.
Amine
Vous reprendrez bien une tasse de spleen?!
J’ai tant envie d’y croire. Croire que le plus dur est derrière, que j’ai enfin trouvé le Graal et que je vais pouvoir respirer. J’aimerai aimer et que ça ne me torde pas le cœur comme dans un vieux pressoir à vin dont le nectar est trop amer. Dans la dernière tempête, j’ai brisé un mât, et j’ai bien peur que ma force ne suffisent pas à gonfler ce qui reste de voile.
Et le mutisme m’exaspère, j’ai envie d’hurler, de remonter le temps et de l’arrêter. Tout semblait si parfait. Me serais-je encore bercé de chimères ? Avec ces parfums qui vous enivrent l’esprit à vous faire perdre la raison. J’ai envie de pleurer depuis mon retour en terre hostile. Je n’ai pas vraiment le goût à dialoguer, je voudrais simplement retrouver celle qui fait tant battre mon cœur aujourd’hui.
Tout était si parfait. Des rires vrais, des conversations profondes, des regards complices, des sorties culturelles, de l’érotisme sensuel.
Et puis plus rien.
Icare, rappelle-toi de ne pas brûler tes ailes.
Et puis, par moments, je me résonne. Je me dis que tu portes peut-être ce bijou que je t’ai offert. Que de toute manière tu es une indépendante, que tu as un planning chargé, et que de toute manière, je suis parti loin de toi.
La vraie question est vais-je pouvoir t’attendre sans me rendre malade ? Des matins j’en suis sûr, d’autres comme aujourd’hui non. Il suffirait peut-être simplement que je pleure pour évacuer tout cela.
Peut-être que je suis grognon car j’ai cauchemardé toute la nuit, me réveillant par sursauts, cherchant ton corps contre le mien. Baby please, come back to me.
Flash note
Réveil. Yeux ouverts et laissés mi clos. Ne pas vouloir se lever, se quitter. Chemins séparés. Départ compromis. Course dans les rues. Un homme est mort sur la voie. Arrêt. Latence. Départ compromis II. Course poursuite après le temps en région parisienne. Uber. Gare de Lyon puis Orly. Course poursuite, again. Avion manqué in extremis. Embarqué sur le fil. L’arrière train sur le siège déjà le cul entre deux chaises , entre sourire et pleurer. Le rire est mort ce jour et les larmes ne veulent pas couler alors je fais la moue tandis qu’on nous sert à manger. Et les galettes st michel n’ont rien pour arranger. St Michel et son mont et le ciel qui nous bercait et le froid qui serrait nos mains, nos mains éteintes à petit feu de l’autre bout du monde qui déjà nous sépare. j’appréhende le retour outre atlantique. J’appréhende cette vie que j’ai laissée en partant et que j’ai fini par oublier. Cette vie que je vais devoir reprendre bon gré mal gré. Twachtek. Bezaf. Rien à ajouter
S’envoyer en l’air
S’envoyer en l’air ça a toujours un peu le goût de l’aventure. Avec de la hauteur sur les choses, paraît qu’on voit plus loin. Sur les ailes d’un oiseau, paraît qu’on va plus loin. Encore faut-il s’en trouver un qui ne battra pas de l’aile. Un truc fiable quoi. Parlez vous la langue des oiseaux ? Arf ! Vous savez il y a déjà tant de mots, qui ont été prononcés avec du vide, des mots de verre, fragiles, qu’on jette en l’air et qui finissent souvent par nous retomber sur le dos. La chair est triste, quelqu’un l’a t il déjà dit ? Pas bien haut en annees mais l’impression d’avoir vécu, subi,enduré, plus d’une vie. Plus d’une nuit à cauchemarder pour ne pas avoir vu les rêves se révéler. Et si c’était maintenant ? Si c’était écrit? Tout est écrit. I believe. I can fly. A vot’ santé. Mondus nostrum. Et s’il le faut on ira l’écrire sur tous les murs de la lune, sur les parois de toutes les étoiles, pour que tous les anges déchus n’aient qu’à lever la tête pour s’en apercevoir. Et finalement une fois encore les lignes défilent sans que la plèbe n’y comprenne rien, pensant que les mots sont comme gifi, sont justes là pour faire joli. Que nenni. C’est juste un peu difficile de lire plongé dans la nuit. Tout ça juste pour y croire. Croire au nouveau monde, aux soldats, aux conquérants, au couple royal appelé pour reconstruire le monde. From K.S to KT, with love
Partir c’est mourir un peu
Si partir c’est mourir un peu, revenir c’est renaître beaucoup. Il fallait donc en passer par là, par cette distance large d’un demi monde,pour pardonner, admettre, comprendre,aimer. Avant que je devienne un adulte, jetouffai dans cette cellule familiale. Après le mariage raté de mes parents et la tyrannie paternelle, tout avait volé en éclat, en moi, mais aussi en nous tous. Et, doucement, sans même s’en rendre compte, les morceaux se recollent, en moi, entre nous tous. Sûrement ai je été trop dur. Écoeuré que j’étais de me sentir si seul avant. Seul face au désastre parental. Alors j’ai tout coupé. Vous n’êtes pas là, vous n’êtes famille que par l’appellation. Aujourd’hui je comprends que j’avais tord. Ou, du moins, j’ai sûrement agi par voie de nécessité, instinct de conservation et douleur. Et puis ce week-end j’ai pris une grande claque émotionnelle, comme j’en prends à chaque fois que s’invite dans ma vie le mot famille. Car après tout je m’appelle Rémi et je suis… Mais la claque que j’ai prise cette fois ci, elle a été positive. C’est assez rare pour mériter d’être relevé. J’ai vu ma petite cousine, là, dans sa tenue de mariée, avec son mari aimant. J’ai vu comme elle est devenue une belle jeune femme avec une bonne âme. J’ai vu suintant par tous les pores de toutes les peaux, l Amour. Celui que j’ai tant cherché que je croyais comprendre que je ne connaissais pas. J’ai vu avec mes yeux d’adulte que les autres adultes ont tous leurs problèmes leurs hauts et leurs bas de la vie. Mais ils ont la chance d’avoir l’amour d’une famille pour sourire encore. J’ai vu que j’avais aussi cette chance. Et les louanges de tous quant à mes choix de vie, leur curiosité, leurs mots gentils, leurs tapes sur l’épaule et leurs embrassades. Les louanges de mon jeune frère surtout, pour qui je reste encore aujourd’hui, sans action de ma volonté, le plus grand modèle. Ça laisse songeur, ça veut dire que j’ai un rôle à jouer. Et là fierté de ma mère, elle qui a tant souffert, elle que j’ai tant fait souffrir. Et après tout, elle aussi elle en avait grandement besoin de l Amour. Je suis un arbrisseau dans un jardin éclos. Mes rameaux s epenchent vers la Terre et ma tête pointe vers le ciel. Je suis un jeune chêne qui vient d’être inondé d’une pluie d’amour. J’ai remis en Terre mes racines et vais à présent pouvoir m épanouir, sous les rayons chaleureux d’un soleil ardent.
Les chiens aboient la caravane passe
Vu qu’aujourd’hui la célébrité frappe à toutes les portes, j’aurais aucun mérite à débiter des âneries à la pelle pour que tu puisses débattre de mes idées pèle-mêle dans une soirée entre drogue et alcool.
Alors je me tais les chiens aboient et puis la caravane passe, les vaches regardent et le train passe et repasse. Sans qu’aucune d’elle n’ait jamais eu l’idée de sauter dans un wagon, pour aller vois si oui ou non l’herbe est plus pure de l’autre côté du tunnel. Et si ces mots sont remplis de stéréotypes, c’est parce que t’es pas encore prêt à leur tordre le cou, tu préfères baisser le cou et te prendre des coups.
Scories célestes
Depuis que tu as fait irruption (éruption ?) dans ma vie, je croise partout, de toi, les scories. C’est un paquet de cigarette froissé dans ma voiture, ou quelques cartons pliés dans le coffre. C’est une canette au frigo, c’est des images dans ma tête.
Il paraît que j’ai l’air fatigué, aux dires de mes collègues. Mais lorsqu’ils virent mes yeux briller, ils furent bien vite rassurés. C’est que cette fatigue-là, elle est bonne pour la santé. Vivre d’amour et d’eau fraîche, ça donne peut-être des cernes, mais surtout, ça rend l’esprit léger.
Comme un ballon, j’ai navigué parmi les airs de cette journée. Jouant volontiers avec mes chérubins, souriant fort et parlant bien. J’en ai même fini, à les voir tous nerveux, par les faire méditer, travailler leur respiration, pour mieux les apaiser. Et quelle sérénité ! Quelle paix intérieure toute cette Sainte journée !
Alors bien sûr, il est déjà tard le soir, et je finis à peine de rechercher le temps perdu à tes côtés. Car oui, même si nos baisers sont divins, il faut, déjà, bien vite, se confronter, à la réalité. Et c’est toute une montagne de dossier que j’ai eu à éplucher. Peu m’importe. Se sentir vivant, ça n’a pas de prix.
Alors je rêve de voyages, d’étreintes encore, de ton sourire farceur, et puis de tout ton corps. Mais de tout ceci, je dirais rarement mot, car je ne veux pas risquer, de nous blesser, de nous enfermer dans des cages, beaucoup trop étroites pour nos esprits éveillés. Cela dit, patience est maître-mot de sagesse, et en vérité, à contrôler nos ardeurs, nous avons tout à gagner.
Puisque l’on vient du ciel et que les étoiles entre elles, ne parlent déjà que de ça.
Allons bon!
Elle de s’étonner que j’aie changé en si peu de temps. Comme lorsque nous nous sommes rencontrés. Elle de ne pas réaliser que, peut-être, elle avait contribué à m’altérer.
Elle, de revenir gratter l’amitié, s’énervant lorsque je lui explique que je ne peux y concéder sans aucune difficulté. Sans espoir d’une renaissance.
Elle, de partir comme une furie, une harpie, en trombe avec sa voiture-Barbie, moi beuglant quelque chose comme « attend, que je puisse rattraper le chien ». Trop tard, elle partait déjà, le chien à ses talons, ma voix inaudible. Comme la petite semblait heureuse de la revoir. Mais, à elle comme à moi, elle a fait le même accueil : quelque chose comme du dégoût, on repousse, on regarde d’un drôle d’air ce que l’on a cru connaître un jour. Et puis voilà, mon petit chien, ma douce Nazca, fruit instable de notre amour pourri, celle avec qui je pleure les soirs, voilà qu’elle s’est enfuie, attachée à courir encore après celle qui n’éprouve rien.
Et mon petit chien disparu, c’est Elle qui s’évanouit dans la nuit. Le choc est cette fois trop rude pour ne pas vibrer assez à l’intérieur de mon être. Cette femme est et a toujours été nocive pour moi. Je me suis cru fou à lier, irrécupérable, alors qu’en fait, j’étais juste sous son emprise. Comme une princesse, elle voulait faire de moi son jouet, sans jamais connaître, ni chercher à connaître, mon mode d’emploi. Et puis, tout le reste, c’est que de l’abysse.
J’ai vomi hier tout le mal qu’elle m’a fait, cette année qui aurait pu être une des plus belles de ma vie, et qui est trop entâchée de privations, d’espoirs… anéantis.
Voilà, cette sale histoire est terminée.
Je me rappelle alors que, je m’étais juré un jour, de fuir les princesses. Pour autant M. Le Juge, vous savez bien que j’ai tout essayé. Et puis finalement, si la femme est éduquée comme une princesse, qui doit trouver son prince, quid de l’homme ? Sûrement un peu pareil.
Aujourd’hui est un autre jour du reste de ma vie, puisqu’il semblerait que j’ai compris le chemin restant à parcourir, puisqu’il semblerait que j’ai compris que je dois revoir mes critères en matière d’âme sœur. Une princesse ? Allons bon ! Diables de balivernes !
Aux passantes
Je m’émerveille tant, de toutes ces beautés par la terre données. Par-ci, par-là, poussent des fleurs aux odeurs qui ennivrent le coeur. Plus rarement, elle est lourde de chiendents. Mais nous n’en ferons rien.
Etablir le lien? […]
J’ai voulu me passer de ce romantisme trop romantique. Bien viril, comme ceux de la Rome Antique. Cas pratique numéro trois cent deux… Je ne demande pas que l’on soit trois, mais plutôt, passer mon bras, à ton bras, une seconde ou deux. Ma foi, tu es là toi, jolie fleur. Bien éclose, toute souriante, attachante. Décadente pensée de mon esprit biaisé! Tais-toi donc, pauvre fou! Fou! Fou! Bien sûr que je suis fou! de ces perles que je voudrais enfouir dans mes mains. Demain, de tou cela, il n’en sera rien. Cornélien. Mais tu vois, ça me fait du bien, d’être là, te bouffer de mon regard minable. Même pas de morale à cette fable. D’ailleurs toute cette histoire est ineffable.
A table!
Oui, tu as raison. Poët ne rime plus à rien, voici la faim? (fin?). Il faut se mettre à table.
Je suis barge de ton âme, que je ne sais même pas. Allez! Encore! Dessine-moi ton sourire. Invitation au voyage. Mais dêpechons, avant que ne fâne l’âge. Bleuie ma page. Oui maîtresse, demain, je serai sage. Mais avant, remet moi dans ma cage. Au-dehors, c’est bien trop dangereux. Alors, si fus-je un brin plus valeureux, je t’aurai crié de nous cacher tous deux. Comme des gosses que nous fûmes.
Mal aux yeux, à mon ventre bilieux. Vingt milles lieues sous l’Ether ne suffiraient pas à faire taire les contemplations maladives, d’un poète à une passante.