Fluctuat nec mergitur

Deuxième mort

Et renaissance

Vois ce phénix encore

Renaître dans son essence

Chrysalide translucide

En chute libre dans le vide

 

La vie frappe à la porte

Ou bien l’on frappe à la porte de la vie

Va-t-on ouvrir cette sorte

De tombe profane qu’il faudra qu’on oublie ?

Les mystères éclatants

Ont quelque chose de moins sanglant

 

Que la cécité matinale.

Trouve ta place dans le monde

Et, comme une goutte sur l’onde

Créé autour de toi des spirales

Qui s’entrechoquent avec grâce

Dans la fraternité et l’unité.

 

Vieux frères humains

L’heure est venue ce matin

De répondre à l’appel des cieux

De rechercher les dieux

Qui sommeillent-en nous

Tous. Et que tourne la roue.

Tupperware – Akashic Library

J’ai visité les archives

Akashiques ce matin.

Au-delà des éthers s’est mue mon âme d’humain

J’ai voulu chercher à la source la cause des âmes maladives.

J’ai visité les archives

Akashiques ce matin

J’ai pris un livre dans mes mains

L’ai vite reposé avant que le gardien n’arrive.

Les mémoires du monde sont là

Toutes alignées sur des rayons

Dans la bibliothèque de l’univers

Que le feu dissout comme à Alexandrie.

J’ai lu mes anciennes vies

Entre les lignes de la nuit

Je sais quels sont mes objectifs :

Concilier l’argent-vif

Et les flammes du Soleil.

J’ai mis dans ma poche trouée

La pierre des philosophes oubliée.

Merci Hermès pour tes sandales ailées

Qui m’ont permis de m’envoler

Loin, là-bas, au-delà des cieux de la Terre.

A mon grand-père spirituel

Puisque tu aimais faire des vers

Et qu’ils ont fini par t’avoir

Permets-moi mon autre grand-père

De te dire encore au revoir.

 

La dernière fois que je t’ai vu,

C’était quelques jours avant que

Tu ne passes de l’autre côté, inaperçu

Ce jour-là, tu m’as raconté que

Je devais être fier, que j’avais raison

Dans le calme feutré de ta petite maison.

 

Ce jour-là, tu m’as remis debout,

Comme lorsque j’étais enfant

Et que je me roulais dans la boue

Tu as tant su soigner mon âme de garnement.

 

J’ai appris il y a peu que quand on devient grand

On s’inspire de modèles primitifs.

Je me demandais souvent, duquel donc de mes parents

Je tenais mon goût pour la littérature et les arts naïfs.

Jusqu’à ce que je comprenne que mon enfance

Je l’ai passée auprès de toi, de vous, dans votre hutte d’abondance.

 

Aujourd’hui j’ai grandi,

Mais j’ai souvent une pensée émue

Pour le bon-vivant que j’avais connu

Et qui a rejoins le paradis.

J’sais plus trop

J’sais plus trop à quoi servent mes journées

D’puis qu’t’as fait voler mes rêves en éclat

Alors j’rode sur mon canapé

En attendant que vienne le soir, et là

J’ai plus envie dormir, j’attends quelque chose

Mais j’sais pas quoi

P’têtre que c’est toi, ah non j’crois pas

En fait j’ai plus envie d’aimer

Alors que j’savais faire que ça

Depuis j’suis triste et solitaire

Même si tout le monde me dit le contraire

Et en parlant du monde, il tourne plus rond

Ca fait un moment que j’le dis

Et tout l’monde me traitait de fou

Sauf que j’sais bien que j’ai raison

Et maintenant ils s’en aperçoivent

J’rêve de tout reconstruire en plus beau

En plus grand

Dès qu’tout ça s’ra plus qu’d’la poussière.

A force d’voyages j’ai un peu vu la misère en face

Donc j’me permet même plus de me plaindre

J’me permets même plus de dire quand ça va mal

Donc tout va bien d’viens mon refrain.

Sur le fil

J’avais jadis évoqué des voyages chimériques sur le Nil

J’ai plus récemment foulé du pied certaines contrées

Vois Zarathoustra et le marcheur de fil

Au fond des plaines ensoleillées.

 

Mystère de l’imprévu, d’une rencontre au détour d’un chemin

Et si ce détour était en fait écrit ?

Et si, et si, et si…

Avec des si, on aurait vite fait de marcher main dans la main.

 

De toute façon

Tant que je serai coincé entre anges et démons

Le bon Dieu n’aura que faire de m’envoyer des sourires d’anges

Tant que je me complairais dans la fange

Gwiyann mo péyi

Après deux années en terre amazonienne

Je laisse enfin au sol mes oripeaux de citadin.

Le soleil se lève différemment depuis ce matin

Quelque part au-delà de la frontière brésilienne.

 

Il fallait donc jouir de quelque solitude

Pour rencontrer vraiment toutes les richesses

De ce territoire-monde,

De la forêt enchanteresse.

 

Un peu plus tôt, on m’a conté l’histoire d’Haïti,

Terre de souffrance bien appauvrie

J’ai ensuite pu faire escale dans un commerce dominicain

Rempli de soleil jusque dans les mots : quel festin !

 

Au marché de Cayenne ce matin,

J’ai retrouvé la liesse du nouvel arrivant

Me laissant charmer par les odeurs, les couleurs, et les sons tous différents ;

Et pour trois francs six sous, je suis rentré le panier plein.

 

De nouveaux mots

Sont en train de s’encrer dans ma peau

La simplicité et le partage,

Le sourire, l’homme humain, et l’occident n’est qu’un mirage.

 

Tout bien réfléchi, personne n’est là par hasard

Chacun des êtres de la forêt

A une histoire à raconter

Alors hâte-toi, jeune voyageur, il te faudrait bien mille ans pour entendre toutes ces histoires.

L’anneau sur la falaise

Arraché dans un coin de Guyane

Tout en haut d’une falaise qui crève le cœur.

Vol plané jusqu’en haut de la butte qui me murmura jadis sauve l’anneau garde le.

J’ai attendu et j’en ai laissé passer des nuages

A vociférer sur la galaxie me

Disant qu’il fait plus froid hier qu’aujourd’hui.

A toutes les filles que j’ai aimé avant

Qui sont devenues femmes maintenant.

Jazaïr

Meurt idiot celui qui n’a connu l’Orient

Ses parfums épicés et son sourire ardent

Gorgé du soleil de milles dunes étoilées

Au son d’un dialecte imagé.

 

K : . , vous êtes une rencontre qui marque.

Dès le premier aperçu, je dois avouer que

Je vous ai reconnue

Vous m’avez maintes fois déstabilisé, ému

 

Lors des nuits dansantes je ne pouvais

Empêcher mes yeux de s’attacher à vous.

J’ai eu par moments la chance, je l’avoue,

De parler avec vous, et cela fut toujours parfait.

 

J’enrage devant votre tête de muse

Qui a tout pour me faire flancher

J’aurais aimé déjouer des auspices la ruse

Pour un peu mieux vous rattraper

 

Avant que vous vous envoliez vers d’autres courses

Et qu’il ne me reste que la grand ourse

Pour caresser votre peau.

Voilà bien des mots !

Bon anniversaire #27

Eh bien voilà. Il semblerait que j’ai à présent

Rattrapé le retard de mes printemps délaissés.

Aujourd’hui, pour la première fois en plein d’ans

Je n’ai pas le cœur à la fête des jours futurs ou passés.

Je m’en moque, à vrai dire

Laissant patiemment mon moi d’adulte éclore.

Sans amertume, sans réticences,

Bien au contraire, je l’ai tant attendu

Que quand j’y pense,

Je ne l’attendais plus,

Pensant être un de ces Peter Pan moderne.

De toute façon, on n’est pas mieux qu’un tas de névroses

Si bien qu’à présent, lorsqu’avec mes congénères je glose,

Je cause aussi à leur Hydre de Lerne.

Bon, et après ?

Ne pouvons-nous pas tout simplement nous dire

Que nous sommes tous bien faits

Et que, sans nous mentir,

Nous avons tant à nous dire

A nous découvrir,

Ici ou là-bas,

Dans telle ou telle dimension

Nous sommes tous frères ici-bas

Et nous avons bien trop éludé la question.

 

Et bien voilà, il semblerait qu’en ce jour de mon quart de siècle

Plus deux ; je me moque de devenir vieux.

Mais il faut encore, toujours, que je me hâte au mieux

Car je n’aurais jamais de tout un siècle

Pour mettre le Grand Monde dans mes poches

Pour rencontrer des gens d’avec qui je serai proche

Sans pourtant beaucoup de mots,

Juste avec le cœur, comme c’est beau.

 

Happy Bday !