A mon grand-père spirituel

Puisque tu aimais faire des vers

Et qu’ils ont fini par t’avoir

Permets-moi mon autre grand-père

De te dire encore au revoir.

 

La dernière fois que je t’ai vu,

C’était quelques jours avant que

Tu ne passes de l’autre côté, inaperçu

Ce jour-là, tu m’as raconté que

Je devais être fier, que j’avais raison

Dans le calme feutré de ta petite maison.

 

Ce jour-là, tu m’as remis debout,

Comme lorsque j’étais enfant

Et que je me roulais dans la boue

Tu as tant su soigner mon âme de garnement.

 

J’ai appris il y a peu que quand on devient grand

On s’inspire de modèles primitifs.

Je me demandais souvent, duquel donc de mes parents

Je tenais mon goût pour la littérature et les arts naïfs.

Jusqu’à ce que je comprenne que mon enfance

Je l’ai passée auprès de toi, de vous, dans votre hutte d’abondance.

 

Aujourd’hui j’ai grandi,

Mais j’ai souvent une pensée émue

Pour le bon-vivant que j’avais connu

Et qui a rejoins le paradis.

J’sais plus trop

J’sais plus trop à quoi servent mes journées

D’puis qu’t’as fait voler mes rêves en éclat

Alors j’rode sur mon canapé

En attendant que vienne le soir, et là

J’ai plus envie dormir, j’attends quelque chose

Mais j’sais pas quoi

P’têtre que c’est toi, ah non j’crois pas

En fait j’ai plus envie d’aimer

Alors que j’savais faire que ça

Depuis j’suis triste et solitaire

Même si tout le monde me dit le contraire

Et en parlant du monde, il tourne plus rond

Ca fait un moment que j’le dis

Et tout l’monde me traitait de fou

Sauf que j’sais bien que j’ai raison

Et maintenant ils s’en aperçoivent

J’rêve de tout reconstruire en plus beau

En plus grand

Dès qu’tout ça s’ra plus qu’d’la poussière.

A force d’voyages j’ai un peu vu la misère en face

Donc j’me permet même plus de me plaindre

J’me permets même plus de dire quand ça va mal

Donc tout va bien d’viens mon refrain.

Sur le fil

J’avais jadis évoqué des voyages chimériques sur le Nil

J’ai plus récemment foulé du pied certaines contrées

Vois Zarathoustra et le marcheur de fil

Au fond des plaines ensoleillées.

 

Mystère de l’imprévu, d’une rencontre au détour d’un chemin

Et si ce détour était en fait écrit ?

Et si, et si, et si…

Avec des si, on aurait vite fait de marcher main dans la main.

 

De toute façon

Tant que je serai coincé entre anges et démons

Le bon Dieu n’aura que faire de m’envoyer des sourires d’anges

Tant que je me complairais dans la fange

Ante occidentym

J’accuse l’occident d’avoir pointé du doigt comme coupable ceux qu’elle a jadis rendus victimes.

Algérie, Rwanda, Antilles, Syrie, sont les premiers noms qui me viennent à l’esprit. Et Dieu sait qu’il y aurait presque une planète entière à lister ici.

J’accuse l’occident de rendre ennemi aux yeux du peuple, par le biais des médias, ceux qui, à juste titre, viennent réclamer un dû, celui de leurs ancêtres égorgés au nom de la liberté du progrès ou au nom de Dieu.

J’accuse l’occident d’avoir créé les pires conflits de l’humanité. Je pense notamment au conflit israelo palestinien.

J’accuse l’occident, sous couvert de course à la modernité, d’avoir détruit l’humanité, de l’avoir appauvrie. Pour s’enrichir, elle a laissé ses frères mourir de faim.

 

J’accuse l’occident d’être responsable de bons nombre des maux de l’humanité, l’ayant par le passé, par le présent et dans le futur déshumanisée. Elle ne sait que trop bien faire régner la peur et la colère en montrant une image d’elle-même qui la glorifie. Honte à toi l’occident.

 

J’accuse l’occident d’avoir peu à peu décimé des populations, sous couvert de protectionnisme. J’accuse l’occident, d’avoir peu à peu décimé la Terre, de l’avoir fait pourrir par la racine, sous couvert de progrès.

 

J’accuse l’occident de nous avoir tous un peu plus chaque jours, individualisé, forte de ce vieil adage « diviser pour mieux régner ». Aujourd’hui les gens ont peur, ils ne se parlent plus, ne se reconnaissent plus, et sont abreuvés par des images bien tristes. Honte à toi l’occident.

 

J’accuse le peuple de la Terre, de ne pas s’être une bonne fois pour toute révolté contre ce fléau occidental. Vous n’avez pas besoin de l’occident. Vous avez besoin d’un progrès raisonné. Vous n’avez pas besoin de l’argent. Vous avez besoin d’échanger.

 

A tous les peuples de la Terre, ici ou ailleurs. A tous les être conscients que ce système ne permet plus à l’Homme de vivre convenablement. A tous ceux qui voient bien que l’occident à créé des problèmes qui s’entassent les uns sur les autres, des problèmes que l’on aurait jamais eu sans elle. Regardez le chiffre en constante progression de la dépression en occident. C’est bien là une preuve que l’occident rend malade. C’est bien là la preuve, que la quête de bonheur, que le saint graal maintes fois promis, n’était que de la poudre aux yeux.

A tous les peuples de la Terre, oui, nous savons tous à présent que ce système ne peut plus durer. Oui, nous devons le renverser, et enchaîner ceux qui s’engraissent sur nos têtes, comme ils vous ont enchaînés hier.

A tous les peuples de la Terre, l’heure est bientôt venue de construire un monde meilleur. Un monde où l’on enseigne la paix, plutôt que la guerre. Ce monde là est possible, mais nous nous devons, chacun, dès à présent, de réfléchir aux solutions alternatives. Aux vraies solutions. Certaines existent déjà. D’autres sommeillent encore dans des esprits.

 

A tous les peuples de la Terre, unissons-nous, et faisons de notre vie, une merveilleuse aventure !

Gwiyann mo péyi

Après deux années en terre amazonienne

Je laisse enfin au sol mes oripeaux de citadin.

Le soleil se lève différemment depuis ce matin

Quelque part au-delà de la frontière brésilienne.

 

Il fallait donc jouir de quelque solitude

Pour rencontrer vraiment toutes les richesses

De ce territoire-monde,

De la forêt enchanteresse.

 

Un peu plus tôt, on m’a conté l’histoire d’Haïti,

Terre de souffrance bien appauvrie

J’ai ensuite pu faire escale dans un commerce dominicain

Rempli de soleil jusque dans les mots : quel festin !

 

Au marché de Cayenne ce matin,

J’ai retrouvé la liesse du nouvel arrivant

Me laissant charmer par les odeurs, les couleurs, et les sons tous différents ;

Et pour trois francs six sous, je suis rentré le panier plein.

 

De nouveaux mots

Sont en train de s’encrer dans ma peau

La simplicité et le partage,

Le sourire, l’homme humain, et l’occident n’est qu’un mirage.

 

Tout bien réfléchi, personne n’est là par hasard

Chacun des êtres de la forêt

A une histoire à raconter

Alors hâte-toi, jeune voyageur, il te faudrait bien mille ans pour entendre toutes ces histoires.

L’anneau sur la falaise

Arraché dans un coin de Guyane

Tout en haut d’une falaise qui crève le cœur.

Vol plané jusqu’en haut de la butte qui me murmura jadis sauve l’anneau garde le.

J’ai attendu et j’en ai laissé passer des nuages

A vociférer sur la galaxie me

Disant qu’il fait plus froid hier qu’aujourd’hui.

A toutes les filles que j’ai aimé avant

Qui sont devenues femmes maintenant.

Les chiens aboient la caravane passe

Vu qu’aujourd’hui la célébrité frappe à toutes les portes, j’aurais aucun mérite à débiter des âneries à la pelle pour que tu puisses débattre de mes idées pèle-mêle dans une soirée entre drogue et alcool.

Alors je me tais les chiens aboient et puis la caravane passe, les vaches regardent et le train passe et repasse. Sans qu’aucune d’elle n’ait jamais eu l’idée de sauter dans un wagon, pour aller vois si oui ou non l’herbe est plus pure de l’autre côté du tunnel. Et si ces mots sont remplis de stéréotypes, c’est parce que t’es pas encore prêt à leur tordre le cou, tu préfères baisser le cou et te prendre des coups.

Jazaïr

Meurt idiot celui qui n’a connu l’Orient

Ses parfums épicés et son sourire ardent

Gorgé du soleil de milles dunes étoilées

Au son d’un dialecte imagé.

 

K : . , vous êtes une rencontre qui marque.

Dès le premier aperçu, je dois avouer que

Je vous ai reconnue

Vous m’avez maintes fois déstabilisé, ému

 

Lors des nuits dansantes je ne pouvais

Empêcher mes yeux de s’attacher à vous.

J’ai eu par moments la chance, je l’avoue,

De parler avec vous, et cela fut toujours parfait.

 

J’enrage devant votre tête de muse

Qui a tout pour me faire flancher

J’aurais aimé déjouer des auspices la ruse

Pour un peu mieux vous rattraper

 

Avant que vous vous envoliez vers d’autres courses

Et qu’il ne me reste que la grand ourse

Pour caresser votre peau.

Voilà bien des mots !

Bon anniversaire #27

Eh bien voilà. Il semblerait que j’ai à présent

Rattrapé le retard de mes printemps délaissés.

Aujourd’hui, pour la première fois en plein d’ans

Je n’ai pas le cœur à la fête des jours futurs ou passés.

Je m’en moque, à vrai dire

Laissant patiemment mon moi d’adulte éclore.

Sans amertume, sans réticences,

Bien au contraire, je l’ai tant attendu

Que quand j’y pense,

Je ne l’attendais plus,

Pensant être un de ces Peter Pan moderne.

De toute façon, on n’est pas mieux qu’un tas de névroses

Si bien qu’à présent, lorsqu’avec mes congénères je glose,

Je cause aussi à leur Hydre de Lerne.

Bon, et après ?

Ne pouvons-nous pas tout simplement nous dire

Que nous sommes tous bien faits

Et que, sans nous mentir,

Nous avons tant à nous dire

A nous découvrir,

Ici ou là-bas,

Dans telle ou telle dimension

Nous sommes tous frères ici-bas

Et nous avons bien trop éludé la question.

 

Et bien voilà, il semblerait qu’en ce jour de mon quart de siècle

Plus deux ; je me moque de devenir vieux.

Mais il faut encore, toujours, que je me hâte au mieux

Car je n’aurais jamais de tout un siècle

Pour mettre le Grand Monde dans mes poches

Pour rencontrer des gens d’avec qui je serai proche

Sans pourtant beaucoup de mots,

Juste avec le cœur, comme c’est beau.

 

Happy Bday !