Me voici encore une fois seul avec moi-même
Plein de chagrin le cœur fendu, le visage blême.
J’ai voulu y croire et fermer très fort les yeux
Persuadé encore que tout ceci venait des dieux.
Alors j’ai fermé les yeux sur sa folie
Ses contraintes, je n’ai vu que sa panoplie
Entré en elle comme dans un magasin de farce et attrapes
Elle m’a attrapé, car à sa toile personne n’échappe.
Je me rappelle ces nuits d’hystérie lorsqu’elle risquait sa vie
Pour que je vole à son secours, pour qu’on soit plus qu’amis.
Je me rappelle son comportement changé dès le commencement.
Souvent, mon cœur m’alertait, je lui disais « tu mens ».
J’étais devenu moi, je m’étais libéré
Pour me refaire emprisonner
A l’intérieur de moi, en proie aux démons passés.
Paraît que c’est eux qui ont encore tout cassé.
Je veux bien me flageller, pleurer sur mon sort encore,
Mais je plaide la faute partagée, qu’elle reconnaisse au moins ses torts.
Je m’étais trouvé, un peu artiste, un peu bohème,
Du goût pour le brillant et les grands théorèmes.
Au début, je lui avais dit non, je connais ce genre de fille
Qui veut absolument plaire, pour se prouver quelque chose
Elle a insisté, a mis toute ma vie en vrille,
Promettant de grandes apothéoses.
Toutes ses photos affichées aux yeux de tous,
Comme pour bien prouver l’amour,
Marquer son territoire
Et flatter son ego dérisoire.
Déjà là j’aurais dû comprendre,
Que j’ai encore succombé aux crochets du serpent.
Puni des bons temps du couple, comme un enfant.
Il y avait de quoi se méprendre.
Alors comme toujours, j’ai persisté dans mon erreur,
J’ai foncé tête baissée, jusqu’à me prendre un mur
Des cornes sur la tête et des chrysanthèmes au cœur.
Plus tu y crois et plus c’est dur.
L’ironie de cette histoire,
C’est que celui sans sentiment se retrouve
Dans le noir,
Celle douée de sentiments, jamais n’en n’éprouve.